Jeffrey D. Miller

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C’est par une journée pluvieuse des plus ordinaire que Jeffrey Devon Miller voit le jour. Ses parents sont comblés et sa mère, Margaret, va même jusqu’à abandonner son travail pour se consacrer entièrement à cette charmante tête blonde qui viens de débarquer dans sa vie.
Les années s’écoulent dans le meilleur des mondes et le petit bénéficie de toute l’attention qu’on puisse rêver et de tout l’amour dont un enfant à besoin pour se développer sainement... ou presque. Le côté mère-poule de Margaret a en effet longtemps été un frein pour Jeff qui peut difficilement s’arracher à sa surveillance rapprochée digne des meilleurs garde du corps. Il ne se salit jamais, ne s’écorchent pas les genoux comme les autres enfants, mange peu de sucreries, ne se bat pas mais n’acquiert aucune expérience de la vie non plus... La jeune femme, bien trop protectrice veut gérer la vie de son bambin comme elle l’entend et est sans arrêt derrière lui à surveiller le moindre de ses faits et gestes. Très vite, Jeffrey découvre que le meilleur moyen d’obtenir ce qu’il veut d’elle est de crier un bon coup et de faire rouler quelques larmes sur ses joues… Même si le garçonnet n’est pas désagréable à vivre dans l’ensemble, il sait ce qu’il veut et se bat pour l’obtenir. Si sa mère est admirative face à sa persévérance et sa force de caractère, Jon Miller, son avocat de père, ne voit pas les choses du même œil. Il trouve son fils capricieux et reproche à sa femme de l’étouffer. Très vite, les relations entre les deux mâles de la maison se dégradent et une sorte de rivalité s’installe entre eux.

Mais alors qu’il a neuf ans, Margaret oblige son fils à prendre des cours de solfège, bien décidée à faire de lui un brillant musicien. Elle-même a toujours rêvé d’appartenir au monde du spectacle mais a dû rapidement se rendre à l’évidence : elle n’était pas faite pour ça.
Elle pousse donc son fils dans cette voie et, même si Jeff y va à reculons, il finit par se prendre au jeu. Sa première guitare - une Stagg qu’il nommera Violet - devient alors son plus fidèle compagnon.
Peu à peu, l’enfant délaisse ses après-midis télé avec sa mère pour s’enfermer dans sa chambre et gratter.
Il progresse très rapidement et ne tarde pas à composer ses propres morceaux. Son talent est indéniable et ses professeurs le couvrent rapidement d’éloges, lui promettant un bel avenir dans la musique. Mais c’est évidemment Margaret qui est sa première groupie.
Jon, lui, se désintéresse complètement de la nouvelle lubie de son fils et pense que ça lui passera, comme d’habitude.

Seulement ce goût pour la musique ne lui passera pas, bien au contraire. Celle-ci devient son échappatoire et sa guitare sa meilleure amie, sa confidente. Même s’il n’en fera jamais profiter personne, Jeff écrit plusieurs chansons dans lesquelles il parle de son mal être et déverse sa colère.
Sa colère envers sa mère qui le couve trop mais ne le comprend pas ; envers son père qui le méprise et ne fait pas attention à lui ; envers tous les types de son collège qui lui tape dessus parce qu’il est mince et a plus de fric qu’eux ; envers les intellos de sa classe qui tentent de le rabaisser et de le faire sentir bête ; envers ces filles stupides et superficielles qui se moquent de lui à la cantine.
Les choses ne s’améliore qu’au lycée, lorsqu’il rencontre Jimmy et sa bande de copains, tous plus fous les uns que les autres. Des types cools qui se fichent de l’avis des autres et lui permettent d’avoir confiance ne lui. Son nouveau groupe d’amis ne le jalouse pas, même si contrairement à lui, ils ne viennent pas des beaux quartiers. Ils l’acceptent tel qu’il est et ne lui demande qu’une seule chose : leur être loyal.

Margaret ne voit son fils qu’entre deux portes pendant son adolescence. Il découche très souvent, préférant de loin passer ses soirées en compagnie de ses copains de débauches et ses nuits dans les bras de donzelles peu farouches.
Ses journées, Jeffrey ne les passent plus sur les bancs de l’école. A quoi ça sert de toute manière ? Il est intelligent, débrouillard, il a du bagou, il s’ne sortira. Sa mère le lui a toujours dit et maintenant, il y croit. Il n’est plus le gosse fragile à qui on pouvait voler son déjeuner pour le jeter dans les toilettes de l’école. Celui qui s’ne prend à lui goûte à ses poings, celui qui l’insulte termine au sol. Et si jamais lui termine au sol, sa bande de potes débarquent et termine le travail à sa place.

C’est par un pluvieux jour d’octobre que la petite bulle que Jeff s’est créée explose. Des policiers débarquent chez lui à l’aube et commence à fouiller le domicile familiale. Lorsqu’ils retrouvent un sachet d’herbe qu’il n’a jamais vu dans sa propre chambre, l’adolescent comprend qu’il a été piégé. Voilà ce qui arrive quand on s’éprend de la copine de son pote…
Jeffrey se retrouve en garde à vu pour détention et vente de produits stupéfiants. Heureusement, son père réussit à le sortir de ce mauvais pas et le casier de son fils restera vierge. Mais les conditions sont claires : Jeff ne doit plus fréquenter ses anciens amis.
Après ça, l’adolescent se renferme un peu plus encore dans la musique qu’il n’avait pas abandonnée durant toutes ces années. Même s’il est d’un naturel enjoué, il reste très mystérieux et ne s’ouvre vraiment aux autres qu’avec une guitare entre les mains.

Ses études terminées, le jeune homme se lance à contre cœur dans des études de droit. Il ne supporte pas le regard chargé de mépris que pose son père sur lui et se sent redevable depuis l’incident avec Jimmy. Suivre le même chemin professionnel semble être le meilleur moyen de se rapprocher de lui…
Il continue à composer pendant son temps libre et créé un groupe avec un étudiant de sa classe.
Jusqu’au jour où un petit bout de femme à la chevelure rousse l’aborde dans un bar où ils se produisent. Si son prénom est plutôt banal, la jeune femme est loin de l’être !
Ils décident très vite de monter un groupe, d’abord composé d’Helen au chant, d’un dénommé Seth à la basse et de lui, à la guitare évidemment. Jeffrey renonce alors à sa carrière d’avocat pour se consacrer à la musique et à son groupe, les « Bloody Sunday ».
Si sa mère l’encourage, Jon, lui, coupe les ponts avec son fils.
Mais Margaret n’est pas le seul membre de sa famille à le soutenir. Alors que le groupe « Bloody Sunday » est formé depuis quelques mois maintenant, lors d’un concert, Jeff retrouve son cousin, Travis. Il lui propose très vite d’occuper la place du batteur, leur actuel étant plutôt mauvais… Helen et Seth (qui connait déjà le jeune homme) ne tardent pas à accepter, d’autant que Travis est aussi talentueux dans son domaine que peut l’être son cousin.
Aujourd’hui, rien d’autre ne compte pour lui que la scène et l’avenir de son groupe. Enfin ça et Helen pour qui il commence à éprouver plus qu’un simple sentiment d’amitié…